L’intelligence émotionnelle au cœur de la performance

27 octobre 2017

L’intelligence émotionnelle au cœur de la performance

 

La notion d’intelligence émotionnelle connaît à l’heure actuelle un engouement sans précédent. Le savoir-faire (diplômes, compétences techniques, expérience,…) n’est plus l’élément déterminant de “réussite” ; le savoir-être constitue dorénavant la valeur ajoutée d’un être humain.

Charles Darwin (1809-1882) fut l’un des premiers à s’intéresser aux émotions et à leur caractère universel. Célèbre pour ses travaux sur l’évolution des espèces, il s’est appuyé sur la similitude entre les émotions humaines et animales. D’autres scientifiques se sont penchés sur le rôle des émotions et leur localisation dans le corps, mais ce n’est que nettement plus tard, à la fin du XXème siècle, que la recherche scientifique se tourne vers l’étude des émotions.

En 1990, Peter Salovey (Yale) et John Mayer (Université de New Hampshire), ont été les premiers à utiliser l’expression « intelligence émotionnelle » et à la conceptualiser (1). L’objectif de Salovey et Mayer consiste à répondre aux grandes questions qui préoccupent la société d’aujourd’hui : pourquoi certaines personnes au QI élevé ne réussissent-elles pas dans la vie ? Pourquoi, face aux difficultés, certains s’en sortent très bien alors que d’autres s’effondrent ? Pourquoi tant de divorces et de tensions dans les relations ? Pourquoi une altercation dans une cours d’école se transforme-t-elle en coups de poignard ou en fusillade ?

Celui qui a popularisé l’intelligence émotionnelle est le psychologue et journaliste scientifique Daniel Goleman (Phd Harvard University). Goleman n’hésite pas à clamer haut et fort la valeur ajoutée de l’intelligence émotionnelle. En 1995, il publie, « Emotional Intelligence, why it can matter more than IQ » (2) ; démontrant l’importance de l’intelligence émotionnelle tant sur le plan des relations avec ses proches que sur celui de la réussite professionnelle ; il illustre également ses effets positifs sur le bien-être et la santé.

Vingt ans plus tard, l’intelligence émotionnelle fait encore couler de l’encre : entre autre dans Le cercle des échos de juillet 2011 L’intelligence émotionnelle, la nouvelle dimension de la réussite(3), dans l’Usine Nouvelle en 2018 : Bien manager avec on intelligence émotionnelle (4)ou encore dan l’Express : diriger : top 10 des qualités requises en 2020 (5)…).

Selon le Forum économique mondial de Davos, l’intelligence émotionnelle (IE) fait partie des dix compétences clés pour réussir professionnellement à l’horizon 2020…

La bonne nouvelle, c’est que l’intelligence émotionnelle peut se développer et s’améliorer tout au long de sa vie. Aujourd’hui, les décideurs en entreprise (dirigeants, ressources humaines, managers) ont bien perçus l’intérêt de développer cette intelligence pour renforcer le bien-être, les relations, l’efficacité et la performance.

 

Comment développer l’intelligence émotionnelle ?

Il existe deux étapes principales pour développer l’intelligence émotionnelle :

La prise de conscience de son propre fonctionnement émotionnel, de l’effet que l’on produit sur les autres et les conséquences qui en découlent.

La prise de responsabilité sur la nécessité de changer, y trouver un intérêt plus important que le confort de conserver ses habitudes.

Afin de faciliter et d’accélérer la prise de conscience, il existe un diagnostic du quotient émotionnel puissant : l’EQ-i 2.0.

 

L’EQ-i 2.0 (Emotional Quotient Inventory)

C’est le psychologue et scientifique Reuven Bar-On qui a développé en 2006 cette mesure du quotient émotionnel. Selon lui, l’intelligence émotionnelle signifie se comprendre, comprendre les autres efficacement, nouer de bonnes relations avec les autres, pouvoir s’adapter et gérer l’environnement pour appréhender les contraintes et obstacles.

L’EQ-i se présente sous la forme d’un questionnaire en ligne de 133 questions croisées auxquelles on peut répondre en auto-évaluation ou en 360°.

Le fonctionnement émotionnel apparaît par le biais de quinze compétences regroupées en cinq pôles, tous reliés les uns aux autres.

 

roue EQi

Le premier pôle est la perception de soi : la façon dont je me perçois se reflète dans la façon dont je m’exprime (expression individuelle), ces deux pôles produisent des effets sur les relations humaines ; ils affectent forcément la prise de décision et la gestion du stress… La roue illustre la dynamique et l’inter-connectivité de toutes les compétences.

 

Coacher ou se faire coacher avec l’EQ-i

L’EQ-i repose sur un fondement scientifique rigoureux, une base de données internationale et des résultats facilement exploitables qui en font un des outils de développement les plus fiables au monde (et validé scientifiquement) :

• Plus de 3 millions de personnes ont rempli l’EQ-i dans le monde ;

• Un diagnostic très apprécié en entreprise : leadership, management, développement des hauts potentiels et en coaching et développement personnel…

• Une mise en évidence des compétences à renforcer ; Un accélérateur de prise de conscience !

• Une mise en lien avec l’objectif de développement permet d’établir un plan d’action concret tout de suite après le debrief

L’EQ-i n’est pas une simple grille d’analyse figée, sa force réside dans l’analyse des écarts entre les différentes compétences. Plutôt que de les analyser séparément, il est intéressant d’observer la corrélation entre les différents scores. C’est davantage l’équilibre entre les compétences qui importe que telle ou telle compétence prise de façon isolée.

Par exemple, un haut niveau d’affirmation de soi peut constituer un atout, mais lorsque cette compétence est en déséquilibre avec la compétence empathie, la personne peut s’imposer de façon trop marquée. Cette force devient alors potentiellement un danger. De même, un niveau élevé de flexibilité est positif, mais lorsqu’il est corrélé avec un faible niveau d’indépendance, il dénote une personnalité trop influençable, prête à suivre le dernier qui s’est exprimé.

 

Lucie Lauras, 

Coach formatrice, spécialisée en développement de l’intelligence émotionnelle

 

1)   J. Mayer et P. Salovey. (1997). What is emotional intelligence ? Emotional development and emotional intelligence : Educational implications. New-York, Basic Books.

(2)   Goleman (1995). L’intelligence émotionnelle

(3)   http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2011/07/20/cercle_36546.htm

(4)  https://www.usinenouvelle.com/article/bien-manager-avec-son-intelligence-emotionnelle.N742354

(5) https://business.lesechos.fr/directions-generales/strategie/transformation/021658958478-le-top-10-des-qualites-requises-pour-diriger-206740.php